Les universités canadiennes et françaises signent une entente sur la mobilité étudiante

Répondre au besoin d’enseignants de français et faciliter les échanges sont les objectifs au cœur de la lettre d’intention.

30 mai 2017

Favoriser la mobilité des étudiants et diplômés entre le Canada et la France est le principal objectif de l’entente tripartite qui unit la Conférence des présidents d’université (CPU), l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC) et Universités Canada.

Plus qu’une entente d’échange interétablissements, la lettre d’intention signée à l’ambassade de France, à Ottawa, le 16 mai, se veut notamment une solution à la pénurie d’enseignants de français langue seconde avec laquelle le Canada est aux prises depuis plusieurs années. « Il y a des enjeux majeurs au Canada pour le recrutement d’enseignants qualifiés pour enseigner le français en contexte minoritaire », souligne Jean-Pierre Gauthier, directeur général, Direction générale des langues officielles du ministère du Patrimoine canadien.

Les trois représentants des organismes partenaires ont signé la lettre d’intention à l’ambassade de France à Ottawa, le 16 mai dernier. Photo de Mike Pinder/Universités Canada.

Victime de son succès, la popularité des programmes d’immersion et de français langue seconde oblige les conseils scolaires à limiter l’accès au programme d’immersion faute d’avoir suffisamment d’enseignants qualifiés.

« Nous avons travaillé depuis deux ans à chercher les joueurs pertinents parce que le principal obstacle à la satisfaction de la demande, ce sont les ressources humaines », explique Nicolas Chapuis, ambassadeur de France au Canada.

Qualifiée d’« historique », l’entente aspire donc à faire d’une pierre deux coups. D’abord, le souhait est de combler la pénurie d’enseignants de français dans certaines provinces canadiennes tout en multipliant les débouchés professionnels des diplômés français intéressés à occuper un emploi au Canada. Ces derniers devront suivre une formation complémentaire et rencontrer les critères d’accréditation provinciale pour obtenir un emploi en sol canadien.

« Les partenariats et conventions entre universités françaises et canadiennes qui découleront de cette lettre d’intention seront des plus bénéfiques pour nos établissements d’enseignement, mais également pour les communautés que nous desservons », affirme Allister Surette, le coprésident de l’ACUFC et recteur et vice-chancelier de l’Université Sainte-Anne.

Mobilité internationale

Ensuite, ce sera l’occasion d’encourager la mobilité des étudiants canadiens vers la France. « Chaque année, il y a environ 9 700 étudiants français qui étudient au Canada alors que seuls 1 300 étudiants canadiens font de même en France », précise Olivier Giron, chef du département Afrique du Nord, Moyen-Orient, Amériques et pays en crise de la Délégation aux relations européennes et internationales et à la coopération du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de la France.

« En tant que berceau du savoir, les universités ont un rôle important à jouer dans l’élargissement des horizons des étudiants. Il est donc tout naturel d’encourager les initiatives qui permettent le partage de connaissances entre divers groupes d’individus », soutient Dominic Giroux, le vice-président du conseil d’administration d’Universités Canada et recteur et vice-chancelier de l’Université Laurentienne.

Premiers échanges concrets

Profitant de la présence à Ottawa des représentants de 17 universités françaises, un séminaire auquel ont été conviés les leaders de 17 universités canadiennes et des représentants de différents paliers gouvernementaux a eu lieu le jour même de la signature.

Première action tangible de cette entente, ce séminaire a été l’occasion pour les participants de partager leurs points de vue sur des thématiques telles que le financement, l’obtention des visas et l’immigration, la formation et les diplômes ainsi que l’intégration au marché du travail. Ces ateliers thématiques avaient pour but d’identifier les enjeux auxquels il faudra s’attarder ainsi que les bonnes pratiques observées qui pourront guider la mise en œuvre de cette lettre d’intention.

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