La moitié des nouveaux diplômés sont endettés, rapporte Statistique Canada
Alors que les jeunes Canadiens connaissent toujours des difficultés financières en raison de la COVID-19, Statistique Canada publie des données sur l’endettement étudiant et la rémunération des diplômés.
Au moment où la pandémie en laisse plusieurs sur la paille, Statistique Canada publie deux rapports pertinents : l’un sur l’endettement des étudiants au Canada et l’autre sur la rémunération des diplômés par domaine d’études. Le premier document analyse les résultats de l’Enquête nationale auprès des diplômés de 2018, et révèle que la moitié des nouveaux diplômés de niveau postsecondaire se sont endettés pendant leurs études, une proportion qui a peu varié depuis 2000.
Le rapport indique que les titulaires d’un doctorat sont ceux qui étaient les moins endettés (36 pour cent), et les titulaires d’un diplôme professionnel – en droit, médecine, médecine dentaire, médecine vétérinaire, optométrie ou pharmacie – les plus endettés (85 pour cent) en raison des coûts élevés de ces programmes. De plus, 74 pour cent des diplômés devaient compter sur un prêt gouvernemental pour payer leurs études.
Dans l’ensemble, les diplômés terminent leurs études avec une dette médiane légèrement inférieure à 18 000 dollars. Entre 2000 et 2015, cette dette a bondi de 30 800 dollars à 60 000 dollars chez les diplômés des programmes professionnels, soit le triple du montant déclaré par les titulaires d’un baccalauréat (20 000 dollars) ou d’une maîtrise (19 700 dollars). Les titulaires d’un diplôme collégial avaient la dette d’études médiane la moins élevée, soit 11 500 dollars.
Le domaine d’études est aussi un facteur important. En effet, les diplômés en santé et dans des domaines connexes avaient la dette médiane la plus élevée parmi les titulaires de baccalauréat, de maîtrise et de diplôme professionnel. Les titulaires d’un diplôme collégial en éducation avaient pour leur part la dette médiane la moins élevée, soit de seulement 9 200 dollars.
Le rapport laisse entendre que la pandémie de COVID-19 aurait poussé certains étudiants à s’endetter davantage en prévision de pertes de revenu. « L’examen de l’endettement des jeunes Canadiens est particulièrement important dans le contexte de la pandémie de COVID-19, bon nombre d’étudiants ayant perdu leur emploi ou ayant vu leur placement en milieu de travail être annulé ou reporté en raison de la pandémie », peut-on y lire. Et alors que la pandémie se poursuit, de nombreux diplômés essaient encore de parvenir à rembourser leur dette d’études. En fait, les deux tiers des diplômés endettés à la fin de leurs études en 2015 avaient toujours une dette impayée en 2018. En outre, le rapport indique qu’en cette période d’incertitude économique, les nouveaux diplômés pourraient difficilement trouver un emploi à temps plein, « ce qui pourrait avoir une incidence sur leur capacité à rembourser leur dette d’études ».
Rémunération par programme et cycle d’études
Statistique Canada donne également un aperçu des revenus auxquels peuvent s’attendre les femmes et les hommes titulaires d’un baccalauréat, d’une maîtrise et d’un doctorat sur le marché du travail. Dans son rapport sur la rémunération des diplômés, Statistique Canada indique que le confinement lié à la COVID-19 a donné lieu à des taux de chômage records chez les jeunes, ce qui pourrait avoir des répercussions négatives sur les diplômés de niveau postsecondaire pendant des années. Les étudiants pourraient donc trouver utile de savoir comment les diplômés s’en sortaient avant la pandémie.
Selon Statistique Canada, les titulaires d’un baccalauréat en génie étaient les mieux rémunérés. En particulier, la rémunération médiane des ingénieurs en génie minier cinq ans après l’obtention de leur diplôme arrivait au premier rang chez les hommes (111 533 dollars) et au deuxième rang chez les femmes (89 680 dollars). Les diplômes en pharmacie, en sciences pharmaceutiques et en administration étaient au premier rang sur le plan de la rémunération médiane chez les femmes (94 177 dollars) et au deuxième rang chez les hommes (106 055 dollars). Parmi les autres domaines bien rémunérés, mentionnons la gestion et l’administration de la technologie de l’information, les mathématiques et l’informatique chez les hommes. Chez les femmes, on trouve les soins infirmiers, l’administration des soins infirmiers, la recherche en sciences infirmières et les soins infirmiers cliniques, de même que les sciences de la gestion et les méthodes quantitatives. Les domaines les moins bien rémunérés étaient les arts et les sciences humaines, en particulier l’art dramatique, les arts de la scène et le théâtre chez les hommes (35 935 dollars) et l’enseignement des langues et multiculturel chez les femmes (19 892 dollars).
Au niveau de la maîtrise, les diplômés les mieux rémunérés provenaient du domaine des affaires. Les hommes diplômés en finance et services de gestion financière (110 518 dollars), en administration et gestion commerciale (108 382 dollars) ainsi qu’en comptabilité (102 718 dollars) affichaient les rémunérations les plus élevées cinq ans après l’obtention du diplôme. Les femmes les mieux rémunérées étaient celles qui avaient obtenu un diplôme en fiscalité (94 416 dollars), suivies de près par les diplômées en finances et services de gestion financière (92 956 dollars). Comme chez les bacheliers, la plupart des domaines peu rémunérés touchaient les arts ou les sciences humaines. Les diplômés du doctorat les mieux rémunérés provenaient de divers domaines : affaires, santé, génie, sciences sociales et éducation. Les moins bien rémunérés provenaient des sciences biologiques. Le rapport précise que ce classement pourrait changer dans les prochaines années, « alors que la pandémie de COVID-19 est susceptible de modifier la structure salariale canadienne de manière encore indéterminée ».
Il convient de noter que, à l’intention des diplômés ou futurs diplômés qui souhaitent faire carrière dans le milieu universitaire, Statistique Canada prépare un portrait détaillé (sexe, année de naissance, matière enseignée, rang professoral, salaire et allocations et responsabilités administratives) du personnel enseignant dans les universités canadiennes. Statistique Canada a déjà publié une partie des données et prévoit publier le document définitif, avec les données de toutes les universités, l’hiver prochain.
Postes vedettes
- Doyen(ne), Faculté de médecine et des sciences de la santéUniversité de Sherbrooke
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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