L’UQAT intègre les perspectives autochtones à tous ses programmes
L'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue transforme son patrimoine universitaire et forme des diplômé.e.s sensibles grâce à une approche inclusive et respectueuse des cultures autochtones.
S’engageant dans une démarche de décolonisation et de réconciliation, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) a entamé une transformation globale de son offre pédagogique et de son patrimoine universitaire en intégrant les savoirs autochtones dans l’ensemble de ses cours. Cette initiative, inscrite dans le plan d’action L’UQAT et les peuples autochtones 2019-2024, vise à offrir des programmes et des cours conçus en collaboration avec les Premiers Peuples. Cette approche est en cours de déploiement et s’étalera jusqu’en 2026.
Actuellement, neuf des 11 départements de l’Université proposent des cours spécifiques en contexte autochtone et d’autres cours sont en développement. Ce sont le service Mamawi Mikimodan et l’École d’études autochtones qui mèneront ces efforts, contribuant ainsi à l’enrichissement de l’expérience éducative des étudiant.e.s.
« Mon service [Mamawi Mikimodan] a un rôle de conseil et accompagne le personnel à tous les niveaux. »
Janet Mark, conseillère stratégique à la réconciliation et à l’éducation autochtone au service Mamawi Mikimodan, souligne l’importance de rendre tous les programmes de l’UQAT culturellement pertinents : « Notre objectif fondamental est d’intégrer les perspectives autochtones dans tous les cours et programmes, du certificat au baccalauréat, en réponse à la méconnaissance persistante de la société québécoise et canadienne sur les questions autochtones. »
Pour concrétiser cet objectif, Mme Mark explique que son service revoit actuellement divers outils tels que les formulaires d’évaluation et les gabarits de proposition des nouveaux cours émis par les professeur.e.s. « Nous cherchons à mieux intégrer ces perspectives, par exemple, en ajoutant des éléments tels que les besoins exprimés par les étudiant.e.s, les actions entreprises par les professeur.e.s et les témoignages issus des commissions d’enquête liées aux Autochtones », précise-t-elle.
Un exemple concret de cette démarche est la mise en place d’un cours obligatoire sur la sécurisation culturelle dans le baccalauréat en sciences de la santé, en réponse aux événements tels que le décès de Joyce Echaquan, et l’instauration du principe de Joyce.
Une approche éprouvée
Fanny Gamelin en est à sa dernière année au baccalauréat en travail social. Parmi ses cours optionnels, elle a suivi le cours sur l’environnement social autochtone à l’automne 2022. Habitant à Val d’Or, où on trouve également plusieurs communautés autochtones, il était essentiel pour elle de bien saisir et comprendre leurs traumatismes. « Je souhaitais travailler avec ces communautés pour démystifier les préjugés et approfondir ma connaissance de leur culture attachante. C’est pourquoi j’ai décidé de suivre un cours sur les Autochtones », explique-t-elle. « Ce qui m’a particulièrement plu, c’est que ce cours couvrait divers sujets, tels que la juridiction, l’éthique, le contexte autochtone, le mieux-être, et la participation sociale des aînés. En tant que future travailleuse sociale, cette compréhension approfondie était cruciale pour moi », ajoute-t-elle.
Mme Gamelin tient à saluer le rôle joué par l’UQAT dans la promotion de la décolonisation et de la réconciliation. Selon elle, les cours optionnels sur les peuples autochtones occupent une place cruciale en sensibilisant et en préparant les étudiant.e.s à collaborer avec ces communautés. Elle met également en avant l’apport des professeur.e.s : « leur sensibilité envers les peuples autochtones joue un rôle crucial dans la transmission d’informations et l’apprentissage des étudiant.e.s ».
Concernant la sensibilisation des professeur.e.s justement, Mme Mark explique : « Mon service a un rôle de conseil et accompagne le personnel à tous les niveaux. Nous proposons des formations en ligne telles que “Peuple autochtone 101” et avons collaboré avec le réseau de l’Université du Québec pour développer une formation spécifique pour les professeur.e.s, appelée “Place aux perspectives autochtones”. »
À lire aussi : « Peuples autochtones 101 : l’UQAT outille le grand public
Le développement des compétences de recherche d’information chez les professeur.e.s est d’ailleurs une priorité pour la conseillère. « Notre principe de reconnaissance territoriale, lancé en juin 2023, vise à intégrer ces valeurs dans l’ADN de l’Université. C’est un processus à long terme et nous espérons voir des changements significatifs d’ici 2026. »
Quant à la contribution de cette approche aux objectifs plus larges de décolonisation et de réconciliation, Mme Mark rappelle que les universités ont une grande responsabilité. « En éduquant les gens, en améliorant les connaissances et en luttant contre les méconnaissances, nous formons des diplômé.e.s plus sensibles et conscient.e.s. » Ces diplômé.e.s, selon elle, deviennent des agents multiplicateurs capables d’apporter des changements significatifs à différents niveaux une fois sur le marché du travail.
Postes vedettes
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Doyen(ne), Faculté de médecine et des sciences de la santéUniversité de Sherbrooke
Laisser un commentaire
Affaires universitaires fait la modération de tous les commentaires en appliquant les principes suivants. Lorsqu’ils sont approuvés, les commentaires sont généralement publiés dans un délai d’un jour ouvrable. Les commentaires particulièrement instructifs pourraient être publiés également dans une édition papier ou ailleurs.