Quelques conseils à l’intention des chargés de cours
L’objectif ultime : apprendre à survivre dans un milieu concurrentiel et imprévisible.
D’un point de vue économique, les chargés de cours sont perdants. En fait, tout le système qui ne mène pas à la permanence a été décrit comme étant de l’exploitation. Les personnes qui occupent ces postes ingrats et précaires ne bénéficient pas de prestations de retraite ni d’avantages sociaux. La plupart d’entre elles ne seront jamais titularisées. Pour les gens qui veulent tout de même donner des cours de premier cycle, un plan B est de mise.
Je sais de quoi je parle. J’occupe un poste de chargé de cours depuis 12 ans et, pour être franc, j’adore mon travail. Cependant, comme dans tous les métiers, il y a des périodes difficiles qui vous mettent à l’épreuve. Plus que tout, les chargés de cours doivent apprendre à survivre dans un milieu concurrentiel et imprévisible. Voici quelques stratégies que j’ai développées au fil du temps pour éviter les écueils que les chargés de cours trouvent sur leur route.
Prenez tous les cours qu’on vous offre
Il arrive que les seuls cours disponibles aient un horaire rebutant (p. ex. : un bloc de trois heures qui commence à 8 h 30 ou à 19 h). Souvent, on a aussi des journées ou des sessions extrêmement chargées. Acceptez votre sort avec équanimité. Plus encore, soyez prêt à endosser la charge d’un collègue. N’hésitez jamais à prendre ce qu’on vous propose. Si le département est pressé de pourvoir le poste, vous n’aurez peut-être que quelques jours ou quelques heures pour prendre une décision. Le secret est de poser votre candidature tout azimut et d’accepter un maximum de cours chaque semestre. À partir d’un moment, grâce à l’ancienneté, vous finirez probablement par en recevoir au moins sept ou huit par an.
Développez vos compétences pédagogiques
Comme vous faites vos armes en salle de classe, on attend beaucoup de vos compétences pédagogiques. Vos leçons doivent respecter les grands thèmes du cours et la structure du syllabus, en plus de motiver les étudiants. PowerPoint, YouTube et les médias sociaux peuvent ajouter un cachet visuel à vos présentations, mais ils ne remplaceront pas un enseignant qui maîtrise la matière. Soyez organisé, présentez la matière avec assurance et fournissez beaucoup de rétroaction, surtout pour les examens et les essais. Si ça vous semble trop lourd d’étayer vos commentaires, vous n’avez pas choisi la bonne carrière.
Publiez (si vous avez le temps)
La publication, même si elle n’est pas obligatoire, peut vous aider de deux façons. D’abord, elle vous donne une aura d’expertise dans un domaine précis. Après avoir gagné suffisamment en confiance, vous pouvez diffuser vos idées en écrivant des articles d’opinion pour des quotidiens, des sites Web ou des forums scientifiques importants. Partant de là, les professeurs à temps partiel peuvent publier des articles dans des magazines, des revues examinées par des pairs, ou écrire des livres (scientifiques ou grand public). Ensuite, elle renforce vos compétences en rédaction et en révision. Au fil du temps, vous apprenez à utiliser les bons mots, la bonne tournure et à agencer vos idées harmonieusement. Par ailleurs, en corrigeant leurs travaux plus efficacement, vous aiderez vos étudiants à s’améliorer.
Prenez les évaluations au sérieux
S’il y a un problème, vous devez le régler au plus vite. Comme vous n’avez aucune sécurité d’emploi, vous n’avez pas intérêt à accumuler des évaluations négatives. Essayez de trouver les dénominateurs communs, surtout en ce qui a trait à l’utilisation des technologies, à la pédagogie, aux rétroactions et à la disponibilité après les cours. Les commentaires des étudiants révèlent souvent des lacunes difficiles à encaisser, mais ils pourront vous aider.
Protégez votre liberté académique
Les chargés de cours doivent parfois composer avec les exigences d’autres professeurs, des doyens ou des administrateurs qui souhaitent « harmoniser » les cours en assurant la cohérence des lectures, des barèmes de correction et des thèmes au sein d’un même cursus. N’oubliez pas que tous les professeurs peuvent se prévaloir de la liberté académique (qui empêche l’ingérence des autorités dans la conception des cours). Vous n’arriverez jamais à vous démarquer en imitant les idées et le style d’autrui. Pour créer un cours unique, il faut utiliser ses propres méthodes et son propre matériel didactique. Voici mon conseil : mieux vaut échouer en essayant de trouver sa propre voix que de réussir en imitant quelqu’un d’autre. Pour inspirer le respect, il faut prendre des risques. La première chose à faire, c’est de tailler votre créneau dans la salle de classe. C’est là que tout commence.
Stuart Chambers enseigne à temps partiel dans les facultés des arts et des sciences sociales de l’Université d’Ottawa.
Postes vedettes
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Doyen(ne), Faculté de médecine et des sciences de la santéUniversité de Sherbrooke
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
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