Inconduite à l’université : survol des causes et solutions potentielles
Pour lutter contre la tricherie, il faut d’abord en comprendre les raisons.
L’intégrité intellectuelle est essentielle à la légitimité des universités : sans elle, les diplômes n’ont plus la même valeur. L’apprentissage et le maintien de l’intégrité contribuent d’ailleurs à l’acquisition de valeurs éthiques au travail et dans la vie personnelle. Or, même si l’intégrité intellectuelle est essentielle à la mission et à la réputation des universités, les membres du personnel enseignant ont souvent du mal à gérer les cas d’inconduite lorsqu’ils surviennent.
Pour cette série spéciale en trois parties sur le dossier des compétences, j’ai le plaisir de collaborer avec ma collègue Susan Bens, spécialiste du développement éducatif au centre Gwenna Moss pour l’enseignement et l’apprentissage de l’Université de la Saskatchewan. Dans cette première rubrique, nous abordons les raisons pouvant expliquer la tricherie, le plagiat et les autres formes d’inconduite chez les étudiant.e.s. Dans le prochain texte, nous nous pencherons sur le rôle de ChatGPT et d’autres technologies dans ces questions. Enfin, dans la dernière rubrique, nous expliquerons comment une bonne connaissance des raisons derrière l’inconduite permet de concevoir des cours qui favorisent le respect de l’intégrité intellectuelle.
Pourquoi tricher? La réponse de la recherche
Au fil du temps, l’exploration des raisons derrière l’inconduite (notamment au Canada) s’est élargie. Ne se limitant plus à examiner les traits personnels, les études englobent désormais les influences multiples de l’environnement universitaire sur le comportement étudiant. Si la recherche n’a dégagé aucun lien de causalité clair, d’après certaines corrélations multidimensionnelles, il semblerait toutefois que les universités et les membres du personnel enseignant peuvent modifier leur enseignement et milieu d’apprentissage pour favoriser l’intégrité intellectuelle et décourager l’inconduite.
Qu’est-ce qui poussent les étudiant.e.s a triché, alors? Simplement la nature humaine et la prise de mauvaises décisions. Comme tout le monde, les étudiant.e.s réorganisent leurs priorités en fonction des pressions externes et de leurs intérêts, et pèsent les pour et les contre de chaque action possible. Parfois, la procrastination, les pressions sociales ou la crainte de ne pas être à la hauteur aura le dessus sur les autres considérations. Les étudiant.e.s peuvent vouloir cacher leurs défauts, particulièrement aux personnes en situation de pouvoir comme leurs professeur.e.s. Voici six raisons courantes d’inconduite dans le milieu universitaire :
- Manque d’intérêt pour le contenu : indifférence ou désintérêt à l’égard du cours et volonté d’y mettre le moins d’effort possible.
- Manque de compétences : absence de certaines connaissances requises et désir de masquer ou de contourner ses lacunes.
- Malentendu : mauvaise compréhension des attentes menant à une inconduite involontaire.
- Manque d’intérêt pour l’enseignant.e : sentiment d’invisibilité ou de manque de respect suscité par l’enseignant.e et absence de volonté de préserver une bonne relation avec elle ou lui.
- Tolérance de l’inconduite : croyance ou connaissance que d’autres personnes commettent des inconduites et désir de se donner les mêmes chances de réussite.
- Stress : présence d’un stress considérable en raison du manque de temps ou de la pression de performance et désir de le soulager.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de se servir de ces raisons pour trouver des solutions.
Pistes de solutions
Parmi les raisons énumérées ci-dessus, lesquelles sont les plus susceptibles d’entrer en jeu dans le cadre de vos cours? Une fois que vous les aurez identifiées, vous pourrez mettre en œuvre les pistes de solutions pertinentes.
Raison de l’inconduite | Pistes de solutions à utiliser en classe |
Manque d’intérêt pour le contenu |
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Manque de compétences |
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Malentendu |
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Manque d’intérêt pour l’enseignant.e |
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Tolérance de l’inconduite |
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Stress |
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De plus, les progrès technologiques viennent complexifier davantage le problème; c’est le sujet que nous aborderons dans le prochain texte. D’ici là, n’hésitez pas à envoyer cette rubrique à vos collègues pour favoriser la discussion sur le campus.
Postes vedettes
- Medécine- Professeur.e et coordonnateur.rice du programme en santé mentaleUniversité de l’Ontario Français
- Doyen(ne), Faculté de médecine et des sciences de la santéUniversité de Sherbrooke
- Chaire de recherche du Canada, niveau 2 en génie électrique (Professeur(e))Polytechnique Québec
- Droit - Professeur(e) remplaçant(e) (droit privé)Université d'Ottawa
- Littératures - Professeur(e) (Littérature(s) d'expression française)Université de Moncton
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